Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Veille scientifique en Epidémiologie

1 mars 2012

Bienvenue sur notre blog !

Bonjour et bienvenue sur notre blog !

Nous sommes Tanguy, Julien, Mohamadi et Nicolas, une équipe de 4 étudiants en licence Statistique et Informatique pour la Santé. Dans le cadre de notre formation, nous vous présenterons régulièrement une actualité portant sur l’épidémiologie.

Voici les autres blogs de nos camarades : Recherche cliniqueDonnées hospitalières et Santé publique.

Par ailleurs, voici le lien vers la licence professionnelle Statistique et Informatique pour la Santé.

Si vous souhaitez donner votre avis sur l'un de nos articles ou poser des questions, n'hésitez pas à laisser des commentaires.

Bonne navigation !

Publicité
Publicité
29 février 2012

Une maladie connue et très compliquée

C’est un sujet dont on parle beaucoup ces dernières années. Cette maladie est souvent associée à la maladie d'Alzheimer. C’est la maladie de Parkinson.

C’est en 1817 que James Parkinson regroupa la description de tous ces symptômes sous le nom de « paralysie tremblante ». Soixante années plus tard, Jean-Martin Charcot lui donna son nom actuel : Parkinson. Dans les années 60, les premiers traitements sont mis au point.

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique. Elle touche les neurones, fabriquant la dopamine, indispensable au contrôle des mouvements. Chaque patient est un cas particulier parce que la maladie n’3266711502_b6a8f10fc2_zévolue pas de la même façon et les signes de la maladie sont différents. Mais elle touche généralement les personnes de plus de 60 ans (moyenne d’âge : 58 ans). Elle peut toucher les personnes de moins de 50 ans (10%) et une forme génétique rare touche les quadragénaires (5%).

La maladie débute entre 5 et 10 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Les principaux symptômes de la maladie de Parkinson sont : 

- la lenteur des mouvements avec des difficultés à initier certains mouvement. Le patient le ressent comme de la fatigue ou de l’engourdissement dans les différents membres du corps. La perte ballant d’un bras est aussi un des symptômes.

- la raideur correspondant à la rigidité des muscles le long de la colonne vertébrale et aux articulations. Elle s’observe au repos dans la posture : crispée, voûtée en avant, la tête baissée. 

- les tremblements au repos sont restreints à un des côtés du corps et agissent très souvent sur les membres supérieurs. Les tremblements sont corrigés avec les traitements mais reviennent en situation d’émotion. La maladie de Parkinson est une maladie très lente dans son évolution.

Elle est divisée en 4 phases : 

- L’apparition de la maladie et l’annonce du diagnostic

- La rémission thérapeutique, phase appelée autrement « lune de miel » ou phase d’équilibre. Le patient ressent un mieux être grâce au traitement qui est ajusté. 

- Les complications motrices

- La phase d’envahissement, c’est l’apparition des signes axiaux comme les chutes, perte d’équilibre, troubles végétatifs…

Les origines sont encore inconnues mais les familles des malades pensent que le stress, un choc psychologique ou traumatisme physique serait responsable de la maladie. Certaines hypothèses sont déjà écartées par les chercheurs comme l’infection ou l’origine auto immune. Mais 2 domaines retiennent leur attention : l’environnement et l’hérédité.

La maladie de Parkinson est évaluée par le neurologue grâce à l’échelle UPDRS (Unified Parkinson Disease Rating Scale). Elle est divisée en 4 catégories : l’état mental et comportemental, l'activité dans la vie quotidienne, l'examen moteur, la réponse au traitement.

Sous le nom de Parkinson plus, on regroupe les autres syndromes parkinsoniens comme l'AMS (Atrophie Multisystématisée), la PSP (Paralysie supranucléaire progressive), la démence à corps de Lewy, le tremblement essentiel, le syndrome parkinsonien induit par neuroleptiques.

Diverses perspectives thérapeutiques sont en train d’être exploitées pour soigner cette maladie. La maladie de Parkinson est le syndrome cérébral le plus étudié en France. Mais la diversité de ses symptomes et la constitution des syndromes individuels rendent très difficile la recherche appliquée directe.

Il y a 2 champs d’études principaux :

- connaître les mécanismes à l’origine

- déterminer les causes et les mécanismes des dégénérescences cérébrales.

Les chercheurs ont trouvé 4 perspectives thérapeutiques :

- la neuroprotection qui protègerait les neurones fabriquant la dopamine

- la chirurgie fonctionnelle qui est la neurostimulation, apparue en France dans les années 80

- la détection précoce de la maladie

- la biothérapie avec la thérapie cellulaire ou la thérapie génique.

Un des principaux axes de recherche est d’empêcher ou de ralentir la progression de la maladie.

 

Source: www.franceparkinson.fr/

Image: http://www.flickr.com/photos/robin-des-bulles/3266711502/

 

 

Julien

29 février 2012

Les avortements « dangereux » en augmentation

Une nouvelle étude du Guttmatcher Institut de New York, apparue le 23 Janvier à Londres, a montré que l’interruption volontaire de grossesses (IVG) est restée élevée  depuis le dernier rapport datant de 2003. La moitié de tous les avortements sont classés dans la catégorie des interventions « dangereuses ».  Selon l’OMS, 13% des décès maternels sont dus aux problèmes et souffrances liés aux avortements dangereux.

Les pays développés ont un taux de 24 avortements pour 1000 femmes, alors que dans les pays en développement, il est de 29 pour 1000.

Comment se fait-il que les avortements peuvent être dangereux ?

L’avortement reste un problème lié à la politique que mènent les différents Etats. Les décès dus à l’avortement proviennent en majorité de L’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine. En effet selon, Gilda Sedh (auteur principal du rapport) : « La législation relative à l'avortement a tendance à être restrictive dans les pays en développement ». L’exemple de l’Afrique du Sud vient illustrer cette réflexion où lorsque la loi sur la législation sur l’avortement a été adoptée, il y a eu 90% de baisse des décès dus à l’avortement les trois ans qui ont suivi.

Pour Beverly Winikoff, de Gynuity Health Projects à New York: « on est prêt à sacrifier des vies humaines sur l'autel de la bien-pensance, du socialement acceptable ou pour préserver une certaine zone de confort politique. »

Résultats de l’étude :

Selon les auteurs de cette étude, une femme qui veut avoir recours à l’IVG le fera quelque soit la politique adoptée par son pays mais toutefois le problème est de ne pas se mettre en danger à cause de ce dernier. Il en ressort aussi de l’étude que c’est dans les pays où l’avortement est interdit qu’on retrouve des taux d’avortements les plus élevés.

Comment lutter contre le danger provenant de l’IVG ?

La contraception paraît comme l’une des solutions pour lutter contre les avortements dangereux. En effet, une corrélation spécifique entre les taux d’avortements et l’utilisation de moyens de contraceptions a été observée dans l’étude : « plus la contraception est utilisée, plus le taux d’avortement est réduit ».

La question qui se pose est de savoir comment aider la santé des femmes si même « il n'est pas possible d'avoir une discussion ouverte sur l'avortement dans les agences et les comités internationaux » selon Richard Horton (éditeur de la revue médicale britannique The Lancet, publicateur de la recherche).

Sources : http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?reportid=94705

Mohamadi MADI CHARIF

29 février 2012

Comment suivre en temps réel l'avancée des épidémies ?

Chaque année, les mêmes questions reviennent : la grippe est-elle arrivée ? Notre département est-il touché ? Désormais, grâce à Internet, on peut suivre en temps réel l'évolution des épidémies (grippe, gastro-entérite, varicelle...).

Mais qui fournit ces informations, et comment sont-elle recueillies ? De plus, sont-elles vraiment fiables ? Voici quelques éléments de réponse.

 

1) Le réseau Sentinelles

Le réseau Sentinelles est un réseau mis au point par l'Inserm et l'Université Pierre et Maris Curie. Ce réseau est composé de 1300 médecins généralistes volontaires qui, chaque semaine, alimentent une base de données à partir des cas qu'ils rencontrent.

Ainsi, ce système permet de recueillir, d'analyser, de prévoir et de distribuer en temps réel des données épidémiologiques sur 8 maladies (notamment la grippe, la gastro-entérite et la varicelle) issues de l'activité des médecins généralistes.

Chaque semaine, le réseau Sentilles publie un bulletin national dans lequel est présenté l'évolution des différentes épidémies. Par exemple, voici la carte représentant l'évolution de la grippe du 13 au 19 février 2012 (en rouge : épidémie forte ; en vert : épidémie faible) :




2) Les moteurs de recherche

Deux études récentes* ont montré que le nombre de recherches concernant la grippe sur les moteurs de recherche Google et Yahoo était très lié à la présence de l'épidémie. Cela peut s'expliquer par le fait que les personnes malades pourraient être plus à même de rechercher des informations de santé sur Internet que celles en bonne santé.

Voici, par exemple, l'évolution de l'incidence de la varicelle et de la requête Google "varicelle" au cours du temps :

 

Par ailleurs, pour des épidémies présentes à l'échelle mondiale (pandémies), les logiciels de cartographie peuvent être très utiles pour suivre leur avancée. Par exemple, lors de la grippe H1N1, Google Maps a permis, d'après l'actualité, de géolocaliser en temps réel les personnes victimes de la grippe pour ainsi voir les zones les plus touchées :

 

 

Aujourd'hui, grâce à Internet, de nombreux outils nous permettent donc de pouvoir suivre en temps réel l'évolution des principales épidémies. De plus, les nouvelles technologies vont probablement permettrent de fournir des estimations de plus en plus précises au fil du temps.

 

Nicolas

 

*  - Ginsberg J, Mohebbi MH, Patel RS, Brammer L, Smolinski MS, Brilliant L. Detecting influenza epidemics using search engine query data.

   - Polgreen PM, Chen Y, Pennock DM, Nelson FD. Using internet searches for influenza surveillance.

 

Source (texte et images) : Réseau Sentinelles et Google Maps

29 février 2012

De nouveaux résultats concernant le cannabis

La plus large étude sur la consommation de cannabis (5115 individus pour un suivi de 20ans), vient d’être publiée mardi 10 janvier 2012.


D’après cette étude lancée en 1985 et d’une durée de 20 ans, fumer du cannabis, et même sur une longue période, n’aurait pas de conséquence sur la capacité pulmonaire et pourrait même avoir des effets bénéfiques.

Présentation des données :

Les 5115 individus participant (hommes et femmes), étaient issus de grandes villes américaines et étaient âgés de 18 à 30 ans (25ans en moyenne).

Parmi eux, 37% fumaient du cannabis (associé à du tabac)  une fois par semaine. Durant toute la période de l'étude, un suivi des consommations respectives de tabac et de cannabis a été établi, ainsi que des examens pulmonaires évaluant les conséquences des deux produits.

Premiers résultats :

Sans surprise, au fil des années les fumeurs de cigarettes subissent une perte de leurs capacités pulmonaires, contrairement aux fumeurs de cannabis pour qui on observe que très peu d’effets négatifs (voir même que des effets positifs). Et ce, surtout pour les participants fumant du cannabis rarement ou de manière modérée. A contrario, les personnes ayant une consommation à la fois forte, régulière et de longue durée, développent souvent une dégradation pulmonaire.

Effectivement ces résultats, vous l’aurez compris, varient selon la fréquence et la longévité de la consommation de cannabis. Par exemple, pour ceux qui ont fumé du cannabis une fois par jour pendant sept ans ou une fois par semaine durant vingt ans, les tests n'ont également révélé aucune détérioration de la fonction des poumons.

Discussion :

Les auteurs de cette étude précisent tout de même la limite de leurs étude : dans la mesure où les cancers mettent de nombreuses années avant de se former et de se déclarer, leurs travaux ne traitent absolument pas ce problème.

Conclusion :cannaThERAPEUTIC

L’étude conclut : "La marijuana peut avoir des effets bénéfiques sur le contrôle de la douleur, l’appétit, l’humeur, et la gestion d’autres symptômes chroniques. Nos résultats suggèrent qu’un usage occasionnel de la marijuana dans ces buts, ou pour d’autres, peut ne pas être associé à des conséquences défavorables sur les fonctions pulmonaires. Il est plus difficile d’estimer les effets potentiels d’un usage lourd et régulier, car ce type d’utilisation est relativement rare dans notre échantillon d’étude. Quoiqu’il en soit, nos résultats suggèrent bien un déclin rapide des fonctions pulmonaires en cas d’usage lourd et la marijuana implique un besoin de précaution et de modération."

 

Tanguy

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120111.OBS8529/le-cannabis-serait-il-bon-pour-les-poumons.html

Publicité
Publicité
9 janvier 2012

Quels sont les effets de la pollution atmosphérique sur les populations ?

  •  Contexte : L’homme respire en moyenne 15.000 litres d’air par jour et au repos (et environ cinq fois plus s’il produit des efforts), contre seulement 2 litres d’eau et 1.5 kilogrammes de nourriture. Au vu de la quantité d’air que nous « consommons », il parait primordial de contrôler sa qualité !

L’exposition à la pollution dépend de trois facteurs : la concentration de polluants dans l’air (diffère selon la situation géographique), la durée d’exposition, et la ventilation pulmonaire en fonction de l’activité. Aussi, on remarque que la génétique joue un rôle important en rendant certaines personnes plus sensibles que d’autres (sensibilité génétique).

Ainsi la pollution atmosphérique (toutes sources d’émissions confondues), serait responsable de plus de 30.000 décès en France, et d’environ 300.000 pour la totalité de l’Europe (chiffres de l’OMS). En effet, malgré la diminution certaine de plusieurs types de pollutions, nous constatons toujours une augmentation du nombre de pathologies respiratoires associées.

  • Les Principaux polluants : Ozone (o3), dioxyde de soufre (so2), les particules (aérosols…), les COV composés organiques volatils (ex : benzène dans les essences), métaux lourds (plomb, cadmium, mercure…), dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), les POP polluants organiques persistants (ex : pesticides)…le tabagisme peut également être vu comme étant une pollution.
  • Les effets sur la population : Effets à court terme relativement connus, mais beaucoup moins à long terme.

L’InVS (Institut de Veille Sanitaire) a mis en place une étude des effets à court terme en France : PSAS9 (Programme de Surveillance Air et Santé, dans 9 villes de France : Bordeaux, Paris, Lille, Marseille, Toulouse, Lyon, Le Havre, Rouen, Strasbourg). Les résultats de cette étude épidémiologique estiment de 2 à 31 pour 100.000 habitants, le nombre de décès directement attribuables aux particules fines.

En 1992, l’ORS (Observatoire Régional de Santé) a également lancé une étude sur les relations entre pollutions atmosphériques et santé : ERPURS (Evaluation des Risques de la Pollution Urbaine pour la Santé). Les principaux résultats mopollutioneuropentrent qu’une élévation du niveau de pollution s’accompagne d’une augmentation du nombre de décès, du nombre d’hospitalisations, du nombre de visites médicales, et du nombre d’arrêts de travail. Cette étude de cohorte rétrospective s’est maintenue dans le temps, et a ainsi pu bénéficier d’outils statistiques améliorés (prenant en compte les variations saisonnières). Les nouveaux résultats (obtenus en 1997) ont confirmé et chiffré avec une plus grande précision les résultats précédents.

En France, des enquêtes nationales sont déléguées par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) ou réalisées pour les besoins de la DRASS (Direction régionale des affaires sanitaires et sociales).

Il existe actuellement en Europe autant d'indices de qualité de l'air que de villes, chacune ayant développée sa propre échelle et sa propre représentation. Néanmoins, certains indicateurs ont été fabriqués dans le but de permettre aux épidémiologistes d’analyser et de comparer les effets des pollutions atmosphériques sur la santé. C’est le cas par exemple, en France, de l’indice ATMO qui est calculé quotidiennement par les AASQA (Associations Agréées de surveillance de la Qualité de l'Air). Des prévisions et des cartographies quotidiennes de la qualité de l’air sont ainsi générées et diffusées (www.buldair.org pour la France et son indice ATMOwww.prevair.org et http://www.airqualitynow.eu pour l’Europe et ses projets internationaux tels que l’étude Citeair pour Common information to european air).

Tanguy

Sources :

http://www.notre-planete.info

http://www.sante.gouv.fr

http://www.prevair.org

http://www.buldair.org

http://www.invs.sante.fr/publications/extrapol/numeros_precedents.htm

http://www.planetecologie.org/JOBOURG/Francais/Pollair.htm

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17727917

http://www.airqualitynow.eu

3 janvier 2012

Un cerveau en déclin précoce…

Il est bien connu que les capacités cognitives diminuent avec l’âge. Mais d’après une étude menée par une équipe de l’Inserm, le déclin du cerveau commencerait en réalité beaucoup plus tôt que l’on ne pense…

Cette étude, publiée dans le British Medical Journal, est issue d’une cohorte de plus de 7.000 personnes suivies pendant 10 ans. Ces personnes, âgées de 45 à 70 ans à l’inclusion de l’étude, ont réalisé à 3 reprises des tests cognitifs portant sur 5 aspects : le raisonnement, la mémoire, la phonologie, la sémantique et le vocabulaire.

Première indication de l’étude : les hommes ont de meilleures capacités cognitives que les femmes sur tous les tests, sauf la mémoire (écart non significatif).

description_pop

 (cliquer dessus pour agrandir)

 

Deuxième indication : chez les hommes comme chez les femmes, dès 45 ans, les capacités de raisonnement diminuent très fortement avec l’âge, et ce de manière linéaire. Les capacités de mémoire, de phonologie et de sémantique diminuent également avec l’âge, mais de manière constante. En revanche, le vocabulaire ne s'oublie presque pas : les capacités de vocabulaire augmentent un peu jusqu’à 50 ans, puis diminuent légèrement par la suite.

evolution_scores

 (cliquer dessus pour agrandir)

 

Cependant, les auteurs de l’article reconnaissent que cette cohorte n’est pas représentative de la population globale : les participants sont principalement des cadres, et les deux tiers de la cohorte sont des hommes. Par conséquent, les résultats de cette étude sous-estiment probablement le déclin du cerveau dans l’ensemble de la population.

Les quadragénaires peuvent donc déjà commencer à se mettre aux jeux de stimulation cérébrale…

 

Nicolas

 

Source (article et images) : http://www.bmj.com/content/344/bmj.d7622

28 décembre 2011

Les dangers du monoxyde de carbone

Avec une centaine de décès chaque année, le monoxyde de carbone (CO) représente  la première cause de mortalité toxique en France. L’intoxication au monoxyde de carbone est plus menaçante durant la période hivernale. La Bourgogne reste la région la plus exposée (on a enregistré 5 cas durant la semaine du 19 au 23 décembre dernier). En 2010, 56 cas d’intoxications ont été enregistrés.

 Le monoxyde de carbone  est un gaz particulièrement toxique. Il est incolore, inodore, invisible, combustible mais mortel. Sa densité est proche de celle de l’air. Toutes ces qualifications rendent  le CO difficile à détecter  pour les personnes exposées.  Sa présence résulte d’une combustion incomplète quelque soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Le monoxyde de carbone agit comme un gaz asphyxiant très toxique, qui absorbé en quelques minutes par l’organisme se fixe sur l’hémoglobine en prenant la place de l’oxygène :

        -  0,1% de CO dans l’air tue en 1 heure

        -  1% de CO dans l’air tue en 15 minutes

        -  10% de CO dans l’air tue immédiatement

Il existe deux sortes d’intoxication du CO :

        - L’intoxication faible dite « chronique » qui se manifeste par des maux de têtes, des nausées, une confusion mentale.

        - L’intoxication aiguë qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une importance musculaire, voire le coma ou le décès.

Les causes de ces intoxications sont liées au mauvais fonctionnement des appareils de chauffage ou au manque de ventilation, par obstruction ou absence d’aération.

Pour ne pas être l’une des victimes du monoxyde de carbone : rien de plus facile que d’avoir un œil sur ses appareils et d’aérer tous les jours sa maison.

 

Mohamadi MADI CHARIF

Source :

http://www.gazetteinfo.fr/2011/12/28/sante-les-dangers-du-monoxyde/

http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/votre_securite/votre-domicile/monoxyde

 

16 décembre 2011

Un nouveau vaccin contre le paludisme

Le paludisme est une maladie présente dans plus de 10 pays situés dans les zones tropicales défavorisées : Afrique, Asie, Amérique latine. 90% des cas sont en Afrique où un enfant meurt toutes les 30 secondes. C’est une maladie qui touche essentiellement les enfants, beaucoup décèdent avant l’âge de 5 ans. Ensuite les crises sont courantes jusqu'à 15-20 ans, les adultes ont une immunité naturelle. Selon l’OMS, le paludisme tuerait entre 1 et 3 millions de personnes et 500 millions de cas cliniques par an. Une épidémie de paludisme se propage par les mouvement de population.

 

28164958_b6d65c6914_z

 

 En France, 4 400 cas sont recensés par an environ. On les appelle des cas d’importation car les malades ont été dans une des zones sensibles. C’est pourquoi, avant de faire un voyage, il faut toujours consulter son médecin pour avoir un traitement antipaludique (chloroquine, quinine, méfloquine) et une fois sur place, il faut se protéger des piqûres de moustique. Le traitement préventif dépend du lieu, de la durée du séjour, et du patient.

Mais les moustiques, responsables de cette maladie, deviennent résistants aux médicaments et aux insecticides. Il existe 4 sortes de moutisques transmettant le paludisme.

La transmission à l’homme se fait par une piqûre de moustique femelle elle-même infectée après avoir piqué une personne déjà malade. La transmission inter-humains n’existe pas sauf entre une femme enceinte et son enfant.

Les symptomes du paludisme sont très divers : fièvre 8 à 30 jours après l’infection, maux de tête, douleurs musculaires, affaiblissement, vomissement, diarrhées…

C’est une maladie mortelle si elle n’est pas bien soignée.

 

Le Vaccin MSP3, un candidat sérieux ?

 

Le vaccin MSP3 a été testé en 2007 au Burkina Faso. C’était un essai de phase 1B, en double aveugle et randomisé. L’équipe qui menait cette étude était internationale et était dirigée par le français Pierre Druilhe, ex-directeur du laboratoire paludo-vaccinologie de l’Institut Pasteur.

L’étude était effectuée sur 45 enfants âgés entre 12 et 24 mois. Ils recevaient soit une dose du vaccin (15 ou 30 microgrammes), soit un placebo (hépatite B, 10 mg). Le but de cette étude était d’examiner uniquement la tolérance et l’immunogenicité du nouveau vaccin.

La protéine MPS3 est fabriquée par synthèse chimique.

Les premières conclusions de cet essai sont excellentes. Les chercheurs ont pu démontrer que le vaccin était entre 64% et 77% plus protecteur. Le vaccin diminue le nombre d’épisodes palustres : 1,2-1,9 par 100 jours avec le vaccin contre 5,3 sans le vaccin. Ils ont aussi remarqué que le vaccin a une efficacité à court terme. Toutes ces conclusions justifient bien un nouvel essai en cours au Mali, sur des effectifs plus important. C’est une étape décisive pour ce vaccin.

Le vaccin MPS3 vient concurrencer le vaccin RTS,S mis au point par Glaxo Smithkline en 1987 et sera commercialisé en 2015. Le vaccin RTS,S est le vaccin le plus avancé du monde. C’est aussi le premier vaccin efficace chez les jeunes enfants et nourrissons. Ce vaccin est 1000 fois moins cher que le MPS3 dans sa réalisation et il est capable d’induire une protection de longue durée (45 mois après vaccination). Actuellement, il est en essai de phase III depuis mai 2009 chez les nourrissons et les jeunes enfants. Il est réalisé dans 11 sites, dans 7 pays africains, et sur 16 000 bébés et enfants. Cet essai est pour confirmer l’efficacité et la sécurité du vaccin RTS,S.

Mais les deux vaccins, en concurrence, n’interviennent pas au même stade de la maladie. Le vaccin RTS,S intervient en phase précoce de l’infection. Tandis que le vaccin MSP3 intervient en phase des manifestations cliniques. Ce choix a été effectué, il y a 20 ans, avec l’injestion d’anticorps d’adultes africains protégés.

Pour conclure, il n’y a aucun vaccin valable depuis de très nombreuses décennies. Peut être que l’association des deux vaccins diminuerait le nombre de décès du au paludisme. A suivre…

 

Julien

 

Source:

http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc1100670

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/09/14/16301-paludisme-vaccin-francais-prometteur

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/12/14/10607-lutte-contre-paludisme-marque-points

http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/presse/fiches-sur-les-maladies-infectieuses/paludisme

 

Source image:

http://www.flickr.com/photos/ashclements/28164958/

 

 

 

 

12 décembre 2011

La sclérose en plaques et l’hépatite B

La Sclérose En Plaques (SEP) est une maladie nerveuse qui touche principalement l’adulte jeune de sexe féminin. C’est une maladie chronique qui a une évolution par poussées intermittentes et qui possède de très nombreux symptômes.

La SEP attaque le système immunitaire en détruisant la myéline. La myéline est une gaine qui recouvre les fibres nerveuses. On peut comparer cette maladie à un câble électrique où la gaine de protection commence à partir.

Les poussées sont des moments où les symptômes sont intenses. Elles se développent en quelques jours et restent stables pendant 3-4 semaines. Puis elles disparaissent au bout d’un mois environ. Deux poussées sont séparées par un intervalle de 30 jours environ.

La SEP est due à différents facteurs classés en quatre grandes familles : génétique, environnemental, viral, ethnique.

Niveau génétique, la SEP n’est pas héréditaire mais cette maladie est due à la présence d’un gène dans le caryotype du patient. Lorsqu’un membre de la famille contracte la SEP, les autres membres de la famille ont entre 96 et 98% de ne pas déclarer la maladie.

Niveau environnemental, le taux d’ensoleillement (Vitamine D) joue sur l’apparition de la maladie, ainsi que la pollution, ou la situation géographique de votre lieu de vie jusqu'à l’âge de 15 ans environ. Les personnes situées à la campagne ont moins de chance de contracter la SEP.

Niveau viral, le fait d’avoir des infections d’ORL augmente le risque de contracter la SEP. La vaccination contre l’hépatite B augmenterait le risque de déclarer la maladie.  

Niveau éthique, les personnes d’origine caucasienne sont généralement plus exposées à cette maladie.

Il existe 4 types de SEP différentes : récurrente-rémittente (40%), secondaire progressive (40%), progressive-primaire (10%) et bénigne (10%).

Voici quelques chiffres : 2,5 millions de malades dans le monde dont 70 000-90 000 en France. Il y a environ 2 000 nouveaux cas par an. Elle touche 2 femmes pour 1 homme environ. Elle se déclare entre 20-40 ans.

 

Le  lien possible entre la vaccination contre l’Hépatite B et l’apparition de la Sclérose En Plaque : depuis plusieurs années, la vaccination et l’apparition de la SEP pose un problème aux chercheurs puisque certaines études prouvent un lien, mais beaucoup de questions se posent autour de ce sujet. Une étude, réalisée par le Dr Miguel Hernan de l’université d’Harvard, a montré qu’une personne vaccinée contre l’hépatite B a 3 fois plus de risque de développer la SEP. Cette étude comportait 163 cas et 1604 témoins. Les cas étaient des patients atteints de la SEP.

Sa conclusion est : «  la proportion de cas ayant reçu au moins une immunisation contre l’Hépatite B était de 6.7% contre 2.4% avec un OR malade/non malade=3.1 avec un IC95% [1.5, 63] ». Cela signifie que le test est significatif comme l’intervalle de confiance ne comprend pas la valeur 1.

Mais certaines questions se posent quand même.

                - Y a-t-il un lien entre la vaccination et certaines maladies ? Les fabricants du vaccin de l’hépatite B ont reconnu qu’un des effets indésirables possibles était l’apparition de certaines maladies graves auto immunes et neurologiques.

                - Y a-t-il des risques de complication avec le vaccin de l’hépatite B ?

                - Faut-il faire plus de contrôles après le vaccin sur le long terme pour contrôler les effets indésirables ?

                - Les vaccinés sont-ils assez informés ?

Ce problème est à suivre pour les prochaines années.

 

Julien

 

Sources: http://www.bmj.com/rapid-response/2011/10/30/hepatitis-b-vaccine-four-important-questions

              http://www.bmj.com/content/329/7468/703.2

              http://www.sep-info.fr/fr_FR/members/sclerose-en-plaques/definition/index.jsp

 

 

 

 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Veille scientifique en Epidémiologie
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 4 023
Publicité